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Libération
Le récit de la journée de lundi

Le jour où Gbagbo a été arrêté

Côte-d'Ivoire: l'après-Gbagbodossier
Alassane a également annoncé une «procédure judiciaire contre Laurent Gbagbo, son épouse et ses collaborateurs»
par LIBERATION
publié le 11 avril 2011 à 7h04
(mis à jour le 12 avril 2011 à 7h18)
L'ESSENTIEL:
• L'ancien président Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a été arrêté aujourd'hui à 15 heures (heure française, 13h, heure locale) à la suite d'un assaut des forces d'Alassane Ouattara sur sa résidence. Il a été amené au Golf hôtel, le QG de Ouattara. Voir les images ici.

Les pro-Gbagbo dénoncent le rôle de la France dans l'arrestation et le conflit. Le ministère français de la Défense confirme que Licorne a apporté «un soutien aérien». Mais, précise l'état-major des armées françaises, «à aucun moment», les forces françaises ne sont entrées dans la résidence présidentielle. Le résumé de la polémique ici.

Alassane Ouattara a appelé dans la soirée à «s'abstenir de tout acte de représailles». Dans une intervention à la télévision, le président  annonce le lancement d'une a création «procédure judiciaire contre Laurent Gbagbo, son épouse et ses collaborateurs».

-> A lire, le discours complet d'Alassane Ouattara après l'arrestation de Gbagbo

-> A lire, Sur le Net, pro et anti-Gbagbo continuent l'affrontement

23h15 Alassane Ouattara appelle les Ivoiriens à «s'abstenir de tout acte de représailles ou de violences», dans un premier discours prononcé après l'arrestation de son rival, l'ex-président Laurent Gbagbo. «Je vous invite au calme et à la retenue», a-t-il dit.

Aprés avoir annoncé que le pays était «à l'aube d'une nouvelle ère d'espérance», Alassane Ouatttara a réitéré sur sa télévision sa «volonté» de créer une «commission vérité et réconciliation» pour faire la lumière sur les violations des droits de l'homme.

Il a également annoncé le lancement d'une «procédure judiciaire contre Laurent Gbagbo, son épouse et ses collaborateurs». «Toutes les dispositions sont prises» pour assurer leur «intégrité physique» a-t-il ajouté.

22h40

Le président des Etats-Unis Barack

Obama salue l'arrestation du président ivoirien sortant

Laurent Gbagbo et appelle

«tous les groupes de miliciens»

à déposer les armes. Il a aussi remercié l'ONU et la France pour les actions entreprises afin de

«protéger les civils»

en Côte d'Ivoire.

20h30 La police de l'ONU garde et protège l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et sa femme, indique Alain Le Roy, le chef des Casques bleus. Alassane Ouattara va maintenant décider si M. Gbagbo devra être jugé mais les forces de l'ONU resteront avec lui, même s'il est transporté en-dehors d'Abidjan, a expliqué Alain Le Roy.

19h30 Guéant se félicite du «regain d'essor économique» qu'il anticipe pour la Côte-d'Ivoire, qui «le mérite». Le PS entre satisfaction et prudence à l'égard d'Alassane Ouattara, dont certains partisans sont accusés d'avoir commis des crimes contre les civils. Clinton lit dans la chute de Gbagbo un «signal fort» pour les dictateurs du monde entier. Le chef de la diplomatie britannique demande que Gbagbo soit jugé et traité avec respect.

Lire les réactions politiques, en France et à l'étranger.

18h45 Le rôle de l'armée française dans l'arrestation de Gbagbo reste trouble. Il n'existe pas de vidéo connue de l'assaut, la question de la participation des forces internationales fait donc débat, en particulier celle de la France. Les partisans du président sortant affirment qu'elle a conduit l'opération et l'accusent d'avoir "outrepassé son mandat".

La Licorne a bien été «en soutien de l'opération» reconnaît une source au ministère français de la Défense. Mais les soldats français «n'ont pas participé à l'arrestation», précise cette source à l'AFP. Le ministre de la Défense Gérard Longuet parle aussi d'«un soutien aérien», au travers de quatre hélicoptères Gazelle.

Il n'y a eu «aucun rôle particulier des forces spéciales», indique le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud. «Ni hier, ni aujourd'hui», a-t-il ajouté. Les pro-Ouattara lui ont rapporté que Gbagbo s'était «rendu à la porte de sa résidence». L'état-major des armées avait souligné auparavant qu'«à aucun moment les forces françaises n'ont pénétré dans les jardins ou la résidence présidentielle».

-> A Abidjan, des partisans de Ouattara en liesse, après l'arrestation de Gbagbo:
(AFP Issouf Sanogo)

-> Quelques réactions sur Twitter:

@kazanan n'approuve pas la diffusion par la télé pro-Ouattara des images de Laurent Gbagbo arrêté, à l'hôtel du Golf:

Par ailleurs, les premiers changements se font ressentir, raconte @Lord225:

@Cocody225 se projette déjà dans l'avenir:

18h00 Le journaliste et documentariste Christophe-Emmanuel Del Debbio explique sur son site pourquoi les images de Gbagbo en tricot de corps le dérangent.

«Saddam en slip, Gbagbo en maillot de corps qui s'essuie sous les bras avec une serviette éponge, quel intérêt à cette impudeur? De Gbagbo, on n'avait entendu que la voix la semaine dernière. Aujourd'hui, son corps est livré à la caméra, comme une prise de guerre», écrit-il.
Capture d'écran des images diffusées par la télé pro-Ouattara. (Reuters)

17h35 Dans un communiqué, l'association Human Rights Watch veut rappeler que de nombreux crimes seraient imputables à un camp comme à l'autre.

L'association appelle Alassane Ouattara à prendre des mesures décisives et à engager l'ouvertures d'enquêtes pour que la lumière soit faite sur ces faits. Elle affirme par ailleurs que «Laurent Gbagbo ne devrait pas bénéficier d'un exil doré» qui l'exempterait de poursuites pour «crimes contre l'humanité».

Des combattants pro-Ouattara après l'annonce de l'arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 à Abidjan (AFP/Issouf Sanogo).

16h39 Les images de l'arrestation de Gbagbo, diffusées par la télévision pro-Ouattara (TCI), via France 24:

16h30 Guillaume Soro s'exprime en direct sur France 24.

«Les forces françaises n'ont pas pénétré dans la résidence de Laurent Gbagbo», affirme le Premier ministre de Ouattara, tandis qu'un porte-parole du gouvernement Gbagbo soutient l'inverse.

«Je sillonne Abidjan , la situation est plutôt calme, le jeu est terminé je ne crois pas qu'ils aillent à une résistance fatale.»

«Je suis confiant pour le ralliement, je pense que le président Ouattara a la capacité de réaliser cette conciliation et il va s'atteler à la tache

«Le président s'entretient longuement avec ses homologues et va très rapidement s'adresser aux Ivoiriens pour appeler à la réconciliation nationale

«L'offensive lancée depuis le nord de la Côte-d'Ivoire était à l'initiative des forces de Côte-d'Ivoire. S'il y a eu intervention de Licorne ou de l'Onuci, c'était de la légitime défense ou pour assurer la sécurité des biens et des personnes, ce qui est dans leur mandat

«Je lance un appel au ralliement aux forces de Gbagbo

16h26 Laurent Gbagbo est «en bonne santé» et sera présenté devant la justice «pour les crimes qu'il a commis», affirme l'ambassadeur de Côte-d'Ivoire auprès de l'ONU, Youssoufou Bamba.

Gbagbo «est maintenant détenu dans un lieu sûr en attendant les prochaines étapes pour le présenter devant la justice», a ajouté l'ambassadeur.

16h20 Laurent Gbagbo et son épouse Simone sont «aux arrêts» et «le cauchemar est terminé» pour les Ivoiriens, a déclaré sur la télévision pro-Ouattara son Premier ministre Guillaume Soro.

-> A voir, notre diaporama: "Laurent Gbagbo, l'espoir déçu".

16h15 Selon l'état-major français, "à aucun moment les forces françaises n'ont pénétré dans les jardins ou la résidence présidentielle" de Gbagbo.

Selon l'état-major, «peu après 15h, Laurent Bagbo s'est rendu aux forces républicaines d'Alassane Ouattara».

Les soldats de la force française Licorne «s'étaient redéployés le long des axes stratégiques» et «à aucun moment les forces françaises n'ont pénétré dans les jardins ou la résidence présidentielle», a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard.

Le porte-parole du gouvernement Gbagbo sous-entend l'inverse. Ahoua Don Mello a déclaré à l'envoyé spécial de France 24 que Laurent Gbagbo avait demandé à ses partisans de ne pas livrer bataille contre la France "car il n'est pas en guerre" contre elle. Et considère que celle-ci a "outrepassé son mandat" en donnant l'assaut sur la résidence.

16h05 Germain Yao, porte-parole de Guillaume Soro, a exprimé sur France 24 sa «vive émotion» suite à l'arrestation de Gbagbo. «Une page se tourne», a-t-il dit, parlant d'une «Côte-d'Ivoire qui va être réconciliée avec la France et toute la communauté internationale».

«Je souhaite que personne ne pense à la vengeance et que nous regardions devant nous. Je remercie tout particulièrement Nicolas Sarkozy et les forces internationales», a-t-il déclaré.

(photo Luc Gnago / Reuters)

15h45 Une porte-parole d'Alassane Ouattara affirme que, en plus de Laurent Gbagbo, son épouse Simone a été mise aux arrêts. Ils se trouvent désormais, et ce depuis 13h (heure locale, 15h heure française), à l'hôtel du Golf, le QG d'Alassane Ouattara.

15h25 Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi par les forces d'Alassane Ouattara, et non par les forces françaises spéciales, et conduit au Golf hôtel, QG du camp Ouattara dans Abidjan, annonce l'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon.

15h15 Selon des témoins cités par l'AFP, des forces pro-Ouattara ont été vues dans l'enceinte de la résidence de Laurent Gbagbo.

15h00 Des blindés de la force française Licorne et de l'ONU sont déployés à Abidjan sur un boulevard menant à la résidence du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, confirme une source proche de l'opération.

14h40 Un témoin rapporte à l'agence Reuters qu'il a vu la colonne française de 30 blindés avancer en direction d'un des principaux boulevards près de la résidence de Laurent Gbagbo: "Les véhicules avancent accompagnés de soldats français et d'un hélicoptère", déclare Alfred Kouassi, un Ivoirien résident en haut d'un immeuble surmontant l'avenue. "On peut entendre les crépitements d'une arme automatique."

13h30 Le PS demande que "le gouvernement précise les conditions d'engagement" de Licorne. C'est ce que déclare Benoît Hamon . "Nous avons soutenu l'intervention de Licorne dans le cadre de la résolution 1975. Mais aujourd'hui nous demandons au gouvernement de répondre à cette question: y a-t-il aujourd'hui un autre mandat que celui de la mise en oeuvre de la résolution 1975?" a poursuivi Benoît Hamon.

Il ajoute : "Nous disons qu'il y a des accusations extrêmement graves qui pèsent sur les deux camps, notamment de crimes contre les populations civiles, qui pourraient justifier que le tribunal pénal international s'en saisisse."

12h50 La résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan a été «partiellement détruite» par les derniers bombardements des forces de l'ONU et de l'armée française, dénonce lundi Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes du président ivoirien sortant, sur la chaîne France 24 (voir la vidéo ci-dessous).

«Ces dernières heures, les hélicoptères de l'armée française ont tiré sur la résidence privée du président Laurent Gbagbo, détruisant partiellement cette résidence», a déclaré Charles Blé Goudé, ministre de la Jeunesse du président sortant et appelé le «général de la rue» pour sa capacité à mobiliser, notamment dans les milieux étudiants.

(Source : France 24)

11h20 Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, affirme que la participation de la France aux frappes engagées dimanche par l'ONU en Côte d'Ivoire est destinée à éviter «un bain de sang» à Abidjan, pas «à chasser militairement» le président sortant Laurent Gbagbo.

Lundi 9h20 François Fillon écrit aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat

, Bernard Accoyer et Gérard Larcher, pour les informer de la participation dimanche des forces françaises aux opérations contre «les armes lourdes» du camp Gbagbo en Côte-d'Ivoire

, a annonce Matignon.

Dans la nuit de dimanche à lundi La force de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) et la force française Licorne ont poursuivi leurs frappes près de la résidence du président sortant Laurent Gbagbo, dont les forces ont réussi ces derniers jours à regagner du terrain à Abidjan face aux combattants d'Alassane Ouattara. Le camp Gbagbo a aussitôt accusé la France de n'avoir pas d'autre objectif que d'«assassiner» le président sortant.

Dans un communiqué publié dans la nuit, Alassane Ouatara a annoncé qu'il avait demandé le jour même au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon la "neutralisation" des armes lourdes de son adversaire, "conformément à la résolution 1975" de l'ONU.

Dans un contexte de détérioration de la situation politique et sécuritaire, les hélicoptères de l'ONUCI et de la force Licorne avaient tiré auparavant "plusieurs missiles sur des véhicules blindés situés à l'extérieur de la résidence de Laurent Gbgabo" dans le quartier de Cocody (nord), a indiqué une source proche de l'opération à l'AFP.

Pour aller plus loin:

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