France-Maroc: Faut-il s'attendre à la visite d'Emmanuel Macron fin octobre?

France-Maroc: Faut-il s'attendre à la visite d'Emmanuel Macron fin octobre?
lundi 10 octobre 2022 - 08:36

Le président Emmanuel Macron va-t-il se rendre au Maroc fin octobre? Le mystère reste plein autour de cette question qui intrigue autant au Maroc qu’en France. Les relations entre les deux pays sont « en zone de turbulences » et trahissent des fractures entre les deux pays alliés et grands amis.

Il l’avait annoncé le 27 août à son retour d’un voyage de 3 jours en Algérie, au détour d’une conversation avec des festivaliers et des citoyens du Touquet en marge d’un festival. « J’irai au Maroc fin octobre », a déclaré Emmanuel Macron aux personnes qui l’ont interpellé sur son voyage en Algérie.

Mais cette annonce de cette manière alors que les relations entre Paris et Rabat sont déjà tendues, a fait mauvais effet au Maroc. Une nouvelle maladresse de la France à l’égard du Maroc qui s’ajoute à une longue liste et qui ne sera pas effacée par des bains de foule, des poignées de mains amicales, des conversations nocturnes ou une visite au studio rai « Disco Maghreb », comme Emmanuel Macron a fait en Algérie.

Même si les sujets de divergence entre la France et l’Algérie sont plus profonds et s’expliquent par l’entretien de la rente mémorielle, il a suffi de quelques gestes de communication, de coups d’éclats pour réconcilier d’éternels « ennemis« , selon la vision de l’Algérie.

Au Maroc, cette stratégie ne marchera pas, surtout qu’à Rabat, on comprend que ce soudain regain d’intérêt pour l’Algérie et cette effusion de sentiments, sert comme un outil de chantage. D’ailleurs c’est comme cela que ça a été utilisé par Alger dans sa politique anti-marocaine.

La nomination attendue d’un nouvel ambassadeur au Maroc, ne sera certainement pas suffisante à apaiser les tensions ni à acter un rapprochement qui s’annonce compliqué pour Paris après les nombreuses incartades accumulées.

Notons à titre d’exemple la machine de communication visant à saper l’image du Maroc à travers le scandale imaginé de Pegasus qui a fini par être dévoilé. La moitié des Etats européens utilisent ce logiciel d’espionnage, mais les nombreux articles et pseudo-enquêtes des médias français ont évité de le dire, voulant faire du Maroc leur tête de turc.

Les sujets de crispation sont nombreux et à leur tête figure la mollesse de la France sur le dossier du Sahara. « Je voudrais adresser un message clair à tout le monde : le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », a déclaré le Roi Mohammed VI dans un discours le 20 août, à l’occasion de la fête dite de la Révolution du roi et du peuple, soit quelques jours avant le déplacement du président français en Algérie.

« C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit », a-t-il ajouté. Et en s’adressant aux pays partenaires traditionnels du Maroc « dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës », le Roi a affirmé que le Royaume s’attend à ce qu’ils « clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque ».

Si les Marocains ont tous compris que le Roi s’adressait en particulier à la France, ils n’ont pas compris pourquoi Emmanuel Macron a choisi l’Algérie pour effectuer son premier voyage au Maghreb pour son second mandat, en sachant qu’il l’avait fait pour le premier, malgré les relations conflictuelles éternelles entre Alger et Paris.

Leur mécontentement est légitime surtout qu’à contrario le Maroc a toujours accordé une place privilégiée à la France, lui donnant toujours la primeur, lui accordant des avantages etc. Mais s’il y a une affaire qui a réellement fracturé les liens d’amitiés entre les deux pays, c’est bien la question des visas.

La décision de réduction de 50% des visas octroyés aux Marocains, a été une mesure jugée arbitraire, qui a fortement nui à l’image de Paris au sein de Royaume et il est difficile d’imaginer que la colère et le ressentiment des Marocains privés de leur droit de mobilité, leur faisant sentir qu’ils seraient indignes d’aller en France, puisse s’estomper avec un retour à la normale.

Outre Pegasus et les visas, les dossiers où la France « a mis le pied dans le plat », ne manquent pas, et le dernier est lié à cette affaire de censure des médias, quand l’Elysée himself, est intervenu pour déprogrammer à la dernière seconde une interview en direct sur CNews de Ferhat Mehenni, poète pacifiste Kabyle et président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie.

Cette même « pression« , Paris a voulu l’exercer sur la presse marocaine qui, à l’instar des médias du monde entier, a relayé l’affaire. L’ambassade de France à Rabat s’est alors sentie obligée de se fendre d’un démenti vide de tout sens.

La meilleure réponse à cette « sortie inappropriée » a été donnée par le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas qui, interrogé sur la question, a eu cette riposte: « Je me demande, simplement, je me demande, est-ce que cela entre dans le cadre des usages » diplomatiques? (…) Est ce que les ambassades ont l’habitude de faire cela, et les ambassades de France dans les autres pays ont-elles fait la même chose? ».

Cette crise entre la France et le Maroc qui ne disait pas son nom il y a quelques temps, et qui n’était perçue qu’au sommet des deux Etats, est devenue évidente pour le peuple marocain depuis que les décisions inamicales de la France l’ont visé explicitement en l’interdisant d’accéder au territoire français, ce même pays privilégié par les citoyens marocains pour passer leurs vacances, se faire soigner, étudier, travailler…

La France poursuit sa perte d’influence causée par ses maladresses volontaires envers le Maroc, son meilleur allié dans la région et cherche à créer une jalousie entre les deux voisins maghrébins, voulant vendre son « amitié » au plus offrant. Cette stratégie n’est plus un secret pour personne.

Alors cette annonce de la visite d’Emmanuel Macron fin octobre, sans aucun agenda officiel ni annonce de l’Élysée, va-t-elle avoir lieu et dans quelles conditions?

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