Lorsque le cercueil blanc dans lequel repose Nahel M. est sorti, samedi 1er juillet, de la mosquée Ibn Badis à Nanterre, porté sur les épaules de ses proches, un frisson a parcouru la foule, suivi d’un murmure de plus en plus fort : des applaudissements, des youyous, des « Allahou akbar », des « Justice pour Nahel ». Puis la pétarade des scooters qui démarrent pour entourer le corbillard qui se met doucement en branle pour emprunter la pente menant au Mont-Valérien, où se trouve le cimetière dans lequel a été enterré le jeune homme tué mardi lors d’un contrôle policier. Une foule de plusieurs milliers de personnes, moins nombreuse toutefois que lors de la marche blanche de jeudi, suit au pas de course.
La grande mosquée était trop petite pour contenir la foule. Plusieurs centaines de fidèles, hommes d’un côté, femmes de l’autre, ont prié sur la chaussée de l’avenue Georges-Clemenceau, fermée à la circulation pour l’occasion par les services municipaux. La presse, conformément à la demande de la famille, n’est pas venue ou s’est tenue à distance, caméras et appareils photo au pied. Avant la prière des morts à la mosquée, les proches et amis étaient invités à rendre un dernier hommage à Nahel M. avant la fermeture du cercueil, au funérarium du Mont-Valérien. Les funérailles se sont achevées au carré musulman du cimetière du même quartier.

Certains sont venus de loin pour assister à l’enterrement. Prosper, Helen et Khloe Kaba, le père, la mère et la tante de Chris, un jeune homme tué par la police de Londres le 5 septembre 2022, ont fait le voyage depuis le Royaume-Uni. Ils portent un tee-shirt en mémoire de leur fils et neveu abattu sans sommation après une course-poursuite avec la police. « Nous nous sentons particulièrement touchés par le sort de Nahel », disent-ils. Ils veulent faire connaître leur tragédie et la plainte qu’ils ont déposée hors des frontières britanniques.
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