Nice : le policier auteur du tir mortel placé en garde à vue

La police des polices a été saisie après qu’un policier a blessé mortellement d’un coup de feu le conducteur d’un véhicule qui refusait d’obtempérer à Nice, mercredi.

Un policier a blessé mortellement d’un coup de feu le conducteur d’un véhicule qui refusait d’obtempérer à Nice, mercredi. NICE MATIN/Dylan Meiffret
Un policier a blessé mortellement d’un coup de feu le conducteur d’un véhicule qui refusait d’obtempérer à Nice, mercredi. NICE MATIN/Dylan Meiffret

Le policier auxiliaire de 23 ans qui a provoqué un tir mortel alors qu’il tentait d’interpeller le conducteur d’une voiture volée, mercredi, avenue Henri-Matisse à Nice, a été placé en garde à vue dans la nuit pour être entendu par l’IGPN, la police des polices, a confirmé le procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme. Il est en garde à vue pour « vingt-quatre heures, renouvelable une fois », indique le parquet. Le passager de la voiture, un homme de 26 ans, interpellé au moment du drame, a lui aussi été placé en garde à vue pour tentative d’homicide sur personnes dépositaires de l’autorité publique.

Vers 16h30 mercredi, un équipage de la Brigade de sécurité routière tente d’intercepter un Hyundai Tucson signalé volé. Engagé sur une voie rapide, le véhicule prend alors « nombre de risques », pour se soustraire au contrôle, selon Maud Marty, la procureure adjointe de Nice. Pourchassé par les policiers, le conducteur se serait alors dirigé vers le centre-ville de Nice. Bloqué dans la circulation, le véhicule a alors « fait un demi-tour devant la voiture de police et est venu la percuter à deux occasions ». Un des fonctionnaires a alors fait feu à une reprise, blessant mortellement le conducteur, un homme de nationalité tunisienne.

VIDÉO. Tir mortel à Nice après un refus d’obtempérer : le policier en garde à vue

« Le choc sur l’avant des deux voitures a été extrêmement violent, souligne Anthony Borré, premier adjoint à la mairie de Nice. Je suis là pour soutenir ceux qui portent l’uniforme. Il y avait pour moi une intention délibérée de porter atteinte à l’intégrité physique des policiers. » « Face à un conducteur qui leur a foncé dessus délibérément, ils ont dû faire usage de leur arme pour le neutraliser », a affirmé sur Twitter Christian Estrosi, le maire de Nice.

En fin de soirée, le passager du véhicule a été placé en garde à vue pour tentative d’homicide sur personnes dépositaires de l’autorité publique, « du fait qu’ils aient foncé volontairement à deux reprises sur les policiers », avait précisé Maud Marty.

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Deux enquêtes distinctes sont en cours, selon Nice-Matin. L’une confiée à la brigade criminelle de la Sûreté départementale concernant la tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique, refus d’obtempérer et recel. Une autre enquête est menée par l’IGPN, la police des polices, au sujet du tir qui a coûté la vie au conducteur, un homme domicilié à Nice.

Un seul coup de feu

Sur une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on voit un SUV gris, bloqué par un véhicule de police, tentant une marche arrière. Un fonctionnaire de police, arme au poing, est tout près de la fenêtre du véhicule. Ce dernier s’arrête puis essaie de repartir, mais est à nouveau bloqué. C’est à ce moment-là, que le policier ouvre le feu.

« Il s’agira de déterminer dans quelle circonstance le tir est survenu », a précisé la procureure.

Pour la famille du chauffeur, au moment où le policier intervient, « il n’y a pas de danger de mort qui justifie qu’on abatte cet homme », a estimé Maître Guez Guez leur avocat en ajoutant: « il est évident qu’on a affaire à un homicide, il n’y a pas de discussion là dessus ». Pour l’avocat, la réaction du policier « est clairement disproportionnée ». Et de conclure: « Qu’importent les circonstances ou la réalité de son comportement antérieurement, il n’y avait pas de danger de mort qui justifie qu’on tue de sang froid cet homme».

«Dans une affaire comme celle-là, c’est l’ensemble de l’action qui doit être analysée. Ce qui s’est passé avant, dans l’environnement. La perception qu’ont pu en avoir les policiers au moment de l’intervention », a expliqué Frédéric Veaux. Le patron de la police nationale sur France info en renvoyant à l’enquête « difficile, complexe » qui a été ouverte.